Wednesday, October 31, 2012

Le Danger sur le Mekong

(Photo: The Phnom Penh Post)

Traduit en français par Kith Chamroeun

October 28, 2012
By Michael Benge, American Thinker

http://www.americanthinker.com/2012/10/danger_on_the_mekong.html#ixzz2AnpWjU65

Comme une plante toxique développant ses racines partout au Cambodge, le Vietnam communiste est en train de coloniser et avaler doucement et méthodiquement ses voisins. Selon des estimations faites par des chercheurs, les colons viêts représentent plus de 40% des votants au Cambodge, qui se voient accorder des cartes de nationalité cambodgienne et des droits de votes par le régime fantoche du Vietnam, représenté par le premier ministre Hun Sen. Dans le processus de colonisation, le Vietnam utilise le Front Uni pour la Construction et la Défense Nationales du Cambodge. Implanté dans 23 provinces cambodgiennes, ce Front sert non seulement de couverture à l’expansionnisme vietnamien (Front de la patrie du Vietnam) au Cambodge mais aussi de moyen de répression par le biais des hommes déguisés en policiers pour battre, disperser et parfois massacrer des manifestants contre les abuses de droits de l’Homme et religieux, confiscation des terres et des abus commis le gouvernement, qui laisse les mains libres aux Vietnamiens de perpétrer en toute impunité des actes répressifs. Le regime de Hun Sen a permis au Vietnam de placer des « conseiller » partout au sein du gouvernement cambodgien et l’armée, y compris ceux qui supervisent les affaires religieuses, culturelles et éducatives.

Après avoir échoué sa tentative de coloniser le Cambodge lors de son invasion et durant l’occupation de 10 ans, le Vietnam était forcé de retirer son armée avec sa « dogmatique queue » entre ses deux jambes en traînant ses 52 000 morts et 200 000 blessés. L’armée du Vietnam était en quasi révolte parce que Hanoi leur a promis, une fois que la troupe américaine se retire du Vietnam du Sud, qu’il y aurait de la paix et que des terres seraient octroyées aux soldats. S’alignant sur sa stratégie historique consistant à acquérir de nouveaux territoires, connue sous le nom đồn điền (colonisation militaire), le Vietnam a installé environ 200 000 hommes de sa troupe dans l’Est du Cambodge. Ainsi ils se sont vus accorder par Hun Sen, le chef du nouveau régime fantoche de Phnom Penh issu des Khmers Rouges, des titres de propriété et des cartes d’identité cambodgienne. Cette unité militaire mobilisée est gardée comme des « forces de réserves toutes prêtes ». Cette stratégie de conquête de nouvelles terres par la colonisation militaire se complète aussi par une autre stratégie appelée tây tiến, la marche vers le Sud. Ces militaires ont ainsi ramené leurs familles et amis qui sont suivis par des grosses vagues de colons. Hun Sen a aussi concédé au Vietnam plusieurs kilomètres de terres le long de la frontière khméro-viêt, de la frontière sud khméro-lao jusqu’à Kampot, zone faisant partie de la piste de Ho Chi Minh du temps de la guerre du Vietnam.


Lors de la récente Conférence Nationale sur le Cambodge tenue à Arlington, Virginie, Mu Sochua, membre du parlement cambodgien et secrétaire général de la nouveau parti d’opposition, le Parti de la Sauvegarde Nationale, a soulevé avec passion un certain nombre de sujets, notamment l’assassinat du Défenseur de l’environnement et du journaliste, des craintes des prochaines élections truquées, la suppression de la liberté d’expression, l’emprisonnement du directeur de la radio d’opposition et l’expropriation des terres. Elle avait abordé également d’innombrables violations des droits de l’Homme commises non seulement par le gouvernement mais aussi par l’armée, y compris le scandale des bois sanglants et le pillage d’autres ressources naturelles du Cambodge.

Rong Chhun, président de la Confération syndicale, a effectué une présentation puissamment parlante au sujet des conditions de travail scandaleuses et des salaires d’esclavage des travailleurs des usines de textile, dont la production est destinée à l’exportation essentiellement aux Etats-Unis. M. Chhun et d’autres défenseurs des droits de l’Homme subissent continuellement des harcèlements judiciaires et des persécutions de la part du gouvernement. Chhun a parlé aussi de sa crainte pour la génération d’étudiants mal formés qui ne pourront contribuer au développement du Cambodge à cause de la corruption du système éducatif et des professeurs mal payés qui ne manquent de formation adéquate. Des étudiants doivent « corrompre » leurs professeurs avec le peu d’argent qu’ils ont afin de pouvoir assister aux cours. L’octroi des diplômes n’est pas conditionné par les connaissances mais par le montant de l’argent que les étudiants peuvent donner aux professeurs. De ce fait, les enfants issus de familles pauvres ne peuvent accéder à l’éducation.

Harpponé par un leadership corrompu et répressif et à cause son gouvernement et des commandants de Khmers Rouges à la tête de l’armée, le Cambodge est devenu un pays à vendre au plus offrant, au Vietnam, à la Chine, ou à quiconque si le prix est suffisamment élevé. Cette pratique concerne aussi bien la terre des paysans, les ressources en hydrocarbure, des mines et le bois. Les revenus de cette vente sont empochés par des nouveaux milliardaires kleptocrates, rien n’est destiné à l’amélioration de la vie de la population.

Des centrales hydroélectriques construites par des Vietnamiens provoquent des déplacements de milliers de fermiers et de pêcheurs et inondent des milliers de hectares de la terre ferme du Cambodge. Ces centrales n’apportent aucun bénéfice à l’économie cambodgienne ni au peuple cambodgien ; elles sont destinées uniquement à fournir de l’électricité à l’économie vietnamienne en croissance.

L’armée corrompue et répressive du Cambodge a été détournée de son rôle afin de protéger les intérêts privés et étrangers alors qu’elle reçoit des aides militaires du gouvernement américain. On recourt à l’armée pour expulser paysans cambodgiens de leurs terres sans compensation afin de laisser la place aux concessions de plantation d’hévéa, de sucre à cane et d’autres types de plantations.

Les élections au Cambodge sont une mascarade, marquée par des intimidations basées sur la philosophie du président Mao selon laquelle «le pouvoir politique vient du canon d'un fusil ». La présence de l’opposition est autorisée à l’assemblée, mais un grand pourcentage du Parlement appartient au parti communiste. Elle a été souvent intimidée et achetée par Hun Sen et ses acolytes.

La liberté d’expression est limitée, ceux qui osent lever leur voix contre le régime corrompu se font dépouiller de leur immunité parlementaire, jugés par un système judiciaire impartial de Hun Sen, condamnés à l’exil ou emprisonnés. Tel est le cas du directeur de la radio Beehive, Mam Sonando, qui a été récemment condamné à 20 ans de prison sur de fausses accusations de complot visant à établir une zone séparatiste dans la province de Kratie. La sentence d’emprisonnement a été prononcée à l’encontre de 13 autres personnes prétendument impliquées dans ce soi-disant complot. Les défenseurs des droits de l’Homme disent que le cas vient d’une manifestation contre l’expropriation des terres à Kratie en mai dernier qui a tourné en violence (c’est l’ombre du Front de la patrie du Vietnam). Cependant la vraie raison de l’inculpation vient du que le premier ministre Hun Sen était en colère à cause de la discussion tenue par Mam Sonando avec un groupe basé aux Etats-Unis qui est hautement critique à l’égard du gouvernement de Hun Sen.

En avril dernier, le célèbre défenseur de l’environnement, Chut Wutty - qui menait une enquête sur le scandale de « bois sanglant », trafic du bois coupé dans l’écosystème de la chaîne de mont Cardamom qui menace des espèces de plantes et animales de la région. Wutty a été tué froidement par un des trois policiers militaires qui protégeaient la concession forestière illégale. En septembre, le journaliste cambodgien Hang Serei Odom, qui enquêtait le trafic de bois, a été également tué. Des camions militaires donnés par le gouvernement américain sont utilisés par des militaires pour transporter ce bois illégalement hors de la vue de tous.

Un récent éditorial de Wall Street Journal a pointé du doigt l’administration de Obama qui est restée bien silencieuse sur les meurtres des défenseurs de la terre commandités par le gouvernement. La Secrétaire d’état Clinton a gardé le silence sur ces questions lors de sa visite récente avec des représentants du Cambodge. En mai 2009, l'Ambassadeur américain au Cambodge Carol Rodley a admis qu'environ 500 millions de dollars d'aide étrangère a été détournée à cause de la corruption. L'administration Obama n'a pas encore dit un mot à propos de la corruption de plus en plus grandissante et des violations des droits de l'homme au Cambodge perpétrées par Hen Sen et de son régime.

Et l'orchestre continue à jouer!

Michael Benge a passé 11 ans au Vietnam comme un agent du service extérieur et est étudiant en politique du Sud Est Asiatique. Il est très actif dans la défense des droits de l'homme, la liberté religieuse et la démocratie pour les peuples de la région et a écrit de nombreux articles sur ces sujets.

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