CAMBODGE -
Article publié le : vendredi 12 juillet 2013 à 23:00 - Dernière modification le : vendredi 12 juillet 2013 à 23:00
Sam Rainsy, principal opposant cambodgien, gracié par le roi
Sam Rainsy lors des élections cambodgiennes de 2008.
REUTERS/Nicolas Axelrod/Files
Par Nicolas Ropert
La
grâce royale a été accordée au chef de l'opposition au Cambodge. Sam
Rainsy avait trouvé refuge en France il y a trois ans. Cette décision du
roi du Cambodge, sollicitée par le Premier ministre, autorise donc la
grande figure de l’opposition à rentrer dans son pays avant les
élections.
Ancien ministre, ancien député, Sam Rainsy est
un homme politique cambodgien célèbre. Parfaitement francophone, il a
fait toute sa scolarité en France. Son destin est intimement lié à celui
de Hun Sen,
l’actuel Premier ministre cambodgien. Le chef du gouvernement est
arrivé au pouvoir en 1985. Une domination sans partage avec une
interruption de cinq ans entre 1995 et 1998. Hormis pendant cette
période, il a dirigé d’une main de fer ce pays d’Asie du Sud-Est qui
abrite 15 millions d’habitants.
Même si
elle est représentée au Parlement, l’opposition à Hun Sen doit faire
face à des difficultés d’expression. Ce qu’a payé Sam Rainsy
personnellement. Victime d’un attentat vraisemblablement commandité par
l’exécutif, il a ensuite essuyé plusieurs condamnations, qui lui ont
valu onze ans de prison au total. Notamment pour une histoire de
diffamation contre le Premier ministre, ou encore pour avoir dénoncé le
tracé de la frontière avec le Vietnam. C’est à ce moment-là qu’il est
retourné en France pour éviter d’être enfermé.
Quel impact sur la vie politique cambodgienne ?
Des
élections législatives se tiennent le 28 juillet prochain. Elles
détermineront si Hun Sen, l’actuel Premier ministre, conservera sa
place. Ce dernier, tout de même âgé de 62 ans, a promis de rester au
pouvoir jusqu’à ses 74 ans. Alors, Sam Rainsy a été gracié par le roi du
Cambodge pour les condamnations évoquées plus haut. Mais il n’a pas été
innocenté pour autant, ce qui pose un gros problème.
M. Rainsy
va pouvoir rentrer mais ne pourra pas être candidat, ni même voter. La
commission électorale lui a en effet interdit de participer au scrutin.
Le parti de Sam Rainsy possède 26 des 123 sièges qui composent le
Parlement, contre 90 pour le parti de Hun Sen. L'opposant va donc tenter
de peser autant que possible pendant cette campagne déjà commencée. Il
avait annoncésur les réseaux sociaux être prêt « à mourir pour sauver la nation du désastre ».
Son retour va permettre à son parti de trouver sa tête d’affiche, mais
il semble peu probable que la majorité change de camp.
Décision tactique du Premier ministre
En
2006, déjà condamné pour diffamation, Sam Rainsy avait déjà été gracié
et avait pu se présenter aux élections de 2008. Concernant cette
nouvelle grâce, rien n’est sûr mais plusieurs pistes se dégagent. Ce
n’est pas complètement surprenant que Hun Sen l’ait demandé au roi, car
il n’avait en fait pas beaucoup d’autres choix.
En affirmant qu’il était prêt à revenir, même en passant par la case prison,
Sam Rainsy a forcé le Premier ministre à prendre cette décision. Il
aurait été très préjudiciable pour le pouvoir en place d’être obligé de
mettre la figure de l’opposition en prison quelques jours à peine avant
les élections. La communauté internationale aurait certainement réagi et
des voix dans le pays se seraient élevées pour soutenir l’opposant.
C’est aussi un moment adéquat qu’a choisi Hun Sen : il limite ainsi les
risques. Sam Rainsy ne va rentrer ni trop tôt - son influence sur la
campagne sera limitée dans le temps -, ni trop tard, évitant ainsi les
critiques sur son autoritarisme en tant que Premier ministre.
Libertés très surveillées
Il
se pourrait qu’il y ait un autre facteur, à savoir la certitude du
Premier ministre de conserver son poste. La presse est muselée et
l’opposition a du mal à s’exprimer. A part Sam Rainsy lui-même, personne
ne parie sur une victoire de son parti.
Il
serait faux de parler de dictature au Cambodge. Il s’agit davantage
d’un régime autoritaire. Les médias d’opposition sont la cible du
pouvoir. Il n’est pas rare de voir des journalistes mis en prison. Ca a
été le cas pour Mam Sonando, un journaliste de 71 ans. Condamné à cinq
ans de prison, il a finalement été remis en liberté en mars dernier.
Difficile en tout cas de parler d’ouverture, comme c’est le cas en
Birmanie. Il faudra attendre la suite et éventuellement le départ du
Premier ministre en place pour voir de réelles évolutions.
2 comments:
Don't worry. It is unconstitutional to :
1. Expel the 29 opposition PMs from parliament.
2. Establish retrospective legislation to victimise political opponents (in the case for Kem Soka & Toul Slang scenario).
But, what would jungleman Hun sen know about constitution? I'm sure he knows how to kill monkeys so his days for murder are over!!!
Just read Mr. Rohrabacher's lips - Hun sen must go!
One step at the time Khmer - get the right leader first then get everything back!
Not only the intelligent Sam Rainsy would expect all the tricks of Hanoi but the whole world is too. So don't worry - Khmer just support your chosen leader for the moment.
UNITED WE STAND!!!
Khmers please do not sell your votes to cpp. Be strong.
Cpp planned a large amount of money to buy voters and guards at the polling booths. Please not another year of Hun sen's ruling!!
Change and your life will be better.
We have our leader of choice back in Cambobia and we can CHANGE!!!
ENOUGH OF HUN SEN!!!
CHANGE !!! To keep our forest
CHANGE !!! To keep our rivers
CHANGE !!! To keep our fish
CHANGE !!! To keep our land
CHANGE !!! To keep our dignity
CHANGE !!! To keep our nation
CHANGE !!! TO KEEP OUR LIVES!!! CHANGE !!! CHANGE !!! CHANGE !!!
WE've waited so long for this opportunity to change and worked very hard for it, please do not sell your votes to cpp.
Bribes for votes, it is illegal.
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